Les choses. Les gens

Federigo Tozzi

Traduction de l'italien et postface par Philippe Di Meo

«Lorsque la paysanne lave les seaux du lait, elle ôte sa bague et la laisse sur la margelle du puits. Lorsqu'elle la reprend, je vois qu'il reste un petit cercle d'eau sur la pierre.
Et je me demande pourquoi la paysanne ne le reprend pas lui aussi.»

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Peu avant de disparaître, Federigo Tozzi avait conçu une trilogie dont seul le premier volet, intitulé Les Bêtes, fut publié de son vivant. Les choses et Les gens suivaient. Mal connus, ces deux derniers pans ont été publiés à titre posthume en 1981. Récits, raccourcis ou fines décalcomanies, ces courts fragments d’une fraîcheur de style et de langue inégalée se nouent subtilement autour d’un thème annoncé dès le titre, d’apposition en apposition.

Inspirée par la lecture des prosateurs et nouvellistes médiévaux, dont Boccace et Sacchetti, la forme brève et précise est gage d’authenticité car elle interdit toute généralisation. Elle se borne à attester un fait, un événement ou un trait de caractère. Tozzi entendait inventer un nouveau genre littéraire. Sa trilogie témoigne à cet égard de son éclatante réussite.

«L'œuvre de Federigo Tozzi se situe à mi-chemin de la ville de Sienne et de la névrose.» – Giorgio Manganelli

  • La critique sur le blog de Patrick Corneau, le 2 décembre 2019: «J’ai retrouvé avec Les Choses, Les Gens comme l’aboutissement exemplaire de l’écriture déjà présente dans Les Bêtes: le vertige d’une appartenance singulière au monde s’exprimant entre dire et suggérer dans le moindre propos, la moindre pensée, la moindre parole. On retrouve la même naïveté d’une appartenance poétique au monde où tout serait enclin à la révélation, aux charmes de la présence, mais soumise à des sursauts, des déviations, des déviances inexplicables, comme si une forme d’attaque sourde agissait sans cesse, un principe de destruction empêchant le contentement comme la plénitude. Là gît l’énigme d’un homme irrité contre la vie et contre lui-même, génialement en polémique avec son temps.»
  • Linda Lê rend compte de l'ouvrage dans En attendant Nadeau, le 3 décembre 2019: «Sur la route de Sienne, le lecteur qui passerait à côté des glorieuses vétilles de Federigo Tozzi aurait manqué ce qui fait l’essentiel des œuvres hors du commun: un grain de folie mêlé à une exaltation magnifiée par le scripteur qui incite à lire aussi bien la Bible que Dostoïevski, parce que lire, ce n’est pas seulement exister, c’est exister "de toute notre âme et avec une foi".»
  • Un article sublime de Marc Blanchet sur Poezibao, le 22 novembre 2019: «Tozzi crée un registre d’écriture non pas hors du temps, mais dans les boucles du temps: si tout événement possède sa poésie en soi, il ne s’agit pas d’un éveil; prédominent en lui des puissances d’enfermement, de renoncement, égarant les sens vers des rives sans clarté. Tout confort est éconduit; les conditions d’existence de l’auteur poussent la langue poétique dans ses retranchements, la dévient du poème en prose sans l’abstraire pour autant, malmènent la notion de forme puisque tous ces fragments s’avèrent dissemblables, enjoints dans des propos contraires, des perspectives multiples, quitte à devenir impasses ou chutes. »
Titre Les choses. Les gens
Auteur Federigo Tozzi
Traducteur Traduction de l'italien et postface par Philippe Di Meo
Date de parution 18/11/2019
Nombre de pages 208
ISBN 978-2-889600-15-1
Federigo Tozzi

Occultée sous le fascisme puis redécouverte dans les années soixante, l'œuvre de Federigo Tozzi (1883-1920) obtiendra la reconnaissance unanime de la critique qui le tient depuis lors, avec Luigi Pirandello et Italo Svevo, pour l’écrivain italien le plus original et novateur de la première moitié du XXe siècle.

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