La zone

Souvenirs d'un gardien de camp

Sergueï Dovlatov

Traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs

«Les mêmes personnes manifestent des aptitudes égales pour les bonnes comme pour les mauvaises actions. Je n’avais nulle peine à me représenter tel récidiviste dans la peau d’un héros de la guerre, d’un dissident, d’un défenseur des opprimés.
Et inversement, des héros de guerre se fondaient avec une facilité étonnante dans la masse des détenus.»

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En 1962 Sergeï Dovlatov prit ses fonctions de garde dans le camp à régime spécial d’Oust-Vymsk, au Kazakhstan, un camp de prisonniers de droit commun. Dans une atmosphère multi-ethnique où les rôles principaux se redistribuent entre simples soldats, gradés et prisonniers en tout genre, l’auteur relate les événements qui accompagnent la vie du camp, sous la forme d’épisodes singuliers. La zone est un témoignage romancé du monde concentrationnaire, de son langage et de ses lois propres.
Tout en maniant l’ironie, qui caractérisera son style dans ses écrits postérieurs, Dovlatov relate la violence et l’amour, l’absurdité et la loi, dans un univers où la parole, à l’instar de la langue littéraire, demeure peut-être l’unique moyen de transformer la réalité du camp.

La zone est le premier livre de Dovlatov qui tentera vainement de le faire publier en URSS et devra attendre d’émigrer aux États-Unis, où il sera publié en 1982. Il décide alors de jalonner son texte de «lettres à l’éditeur» pour expliquer clairement sa vision des camps et défendre la singularité de son point de vue.

  • La critique de Gilles Banderier sur le blog de La Cause Littéraire, 11 octobre 2019.
  • Le teaser de Justine Frigo dans la revue Aide-mémoire n°89, juillet-août-septembre 2019: «Comme l'auteur l'écrit lui-même à un éditeur qui refusera de le publier, "Évidemment, je ne suis pas Soljenitsyne. Cette circonstance me prive-t-elle du droit d'exister?" Témoignage d'un gardien de goulag pour détenus de droit commun mais c'est bien sûr un camp, c'est-à-dire "un établissement soviétique de type standard... Par l'idéologie imposée d'en haut" et où le zek de droit commun est "un citoyen soviétique parfaitement loyal" ... juste "mécontent"...»

Dissident, indocile et drôle – sur l’œuvre de Sergueï Dovlatov dans AOC

«Dovlatov ne parle pas que de lui. C’est aussi un psychologue qui observe la façon dont chacun louvoie, s’accommode de la loi, se soumet, plie, ou au contraire, tient et persiste. Que ce soit dans le monde des écrivains, des détenus ou des émigrés, il y a les lâches, les traîtres, les froussards, les courageux, les cyniques, les désespérés, les malins, les médiocres… Où qu’il soit, toute une typologie de la grandeur et de la servitude se déploie sous son œil de moraliste. Dovlatov est terriblement lucide, excellent interprète de la moindre concession, de la moindre courbette, il ne laisse passer aucune faiblesse, mais il n’est pas malveillant ni rosse. Il porte un regard aussi distancié sur lui-même et saisit des comportements universels sans se draper dans les habits de la probité.» – Cécile Dutheil de la Rochère

Titre La zone
Auteur Sergueï Dovlatov
Traducteur Traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs
Date de parution 10/05/2019
Format Poche
Nombre de pages 192
ISBN 978-2-889600-08-3
Sergueï Dovlatov

Sergueï Dovlatov (1941-1990) est né dans l’Est de la Russie. Journaliste dans des journaux de province, il ne sera jamais publié de son vivant en Union Soviétique, où ses écrits sont taxés d’«idéologiquement hostiles». Il émigre aux États-Unis en 1978 (à 37 ans). Ses écrits, romans et nouvelles, des comédies autobiographiques, y sont enfin publiés, notamment dans The New Yorker. Il est aujourd'hui unanimement acclamé par la critique russe et ses récits sont très populaires en Russie.

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