Federigo Tozzi

Fils d’un aubergiste, Federigo Tozzi (1883- 1920) est né à Sienne. Il perd sa mère à l’âge de 12 ans et entretient des rapports anguleux avec un père autoritaire. Son adolescence a été particulièrement torturée. Passionné de littérature, il écrira énormément tout au long de sa courte existence. Il est publié par l’éditeur le plus prestigieux de l’époque et soutenu par Giuseppe Antonio Borgese et Luigi Pirandello. Son œuvre a connu un sort étrange du fait de la mort prématurée de son auteur, emporté par la grippe espagnole. Ses écrits, souvent dispersés, à contre-courant et foncièrement incompatibles avec l’idéologie du régime fasciste, n’ont pas été publiés pendant près de quarante ans. Redécouverte dans les années soixante, son œuvre obtiendra une pleine reconnaissance critique et au-delà.

Extraits de presse

Des Jeunes, de Federigo Tozzi dans Le Temps

«Peut-être l’originalité extrême de Federigo Tozzi est-elle de toujours surprendre le lecteur par un tour inattendu de la phrase qui révèle une vérité nouvelle, et de l’élever par la beauté des sentiments qui fait le style de l’auteur et nous rappelle à une grandeur toujours possible.» – Samuel Brussell

Des Jeunes, de Federigo Tozzi dans Libération

«Une langue d'une beauté singulière, à la fois ancrée dans un terroir, celui de Sienne, et attachée aux mouvements, revirements, complications psychologiques des femmes et des hommes qui peuplent ses textes.» – Une merveilleuse double-page de Frédérique Fanchette sur Tozzi et une interview du traducteur Philippe Di Meo.

Des jeunes de Federigo Tozzi dans La viduité

«Des sortes d’étrangeté, des effondrements, de soudaines révélations du malaise entre les hommes, de la cruauté aussi dans ses personnages comme en confuse fuite d’eux-mêmes. Vingt-quatre nouvelles où transite l’inquiétude, où l’auteur approche au plus près l’indétermination, l’incertain refus de la prétendue normalité de la vie adulte, les oscillations et reniements amoureux – la vie à côté de laquelle si facilement on passe. Des jeunes déploie, avec une discrétion très grande, son constant décalage, cette distanciation mélancolique de ceux, humbles ou légèrement égarés, qui mal trouve leur place dans cette Italie du début du siècle si finement décrite. Federigo Tozzi captive par la douce âpreté de ses récits, leur flottement, cette conscience et douloureuse mise à l’écart qui ne saurait valoir résignation.»

Abel et Caïn dans une ferme en Toscane dans L'Opinion, In folio

Témoignage sur la crise qui a frappé au début du siècle les petits propriétaires terriens, et sur le dégoût de l’auteur devant la décrépitude des valeurs traditionnelles d’honnêteté, foulées aux pieds par des vautours sans scrupule. L’incapacité pathétique de Remigio à régner réellement sur ses terres, reflet de l’échec de l’auteur, confère à ce personnage une place parmi les anti-héros défaitistes de la littérature de l’époque, révélatrice d’une crise de la conscience européenne. Sous un autre angle, Le Domaine
est une peinture vivante et charnelle du monde paysan de Toscane, riche en détail sur les méthodes de travail, les coutumes, la culture populaire ou la gastronomie. Indépendamment de ces aspects historiques et locaux, on peut prendre ce beau roman comme un grand drame à la résonance universelle et aux accents quasi bibliques, une variation sur le thème du duel entre frères ennemis et du meurtre d’Abel par Caïn. – Bernard Quitiny

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