
Jaroslav Hašek
Jaroslav Hašek (1883-1923) est une figure typique de la bohème pragoise et des milieux anarchistes. Tour à tour journaliste, voleur et vendeur de chiens, soldat et pilier de brasserie, il fonda dans la littérature tchèque moderne le genre de la tradition orale, continuée ensuite par Bohumil Hrabal notamment. Son Brave soldat Chvéik, traduit dans plus de cent cinquante langues, est reconnu comme l'un des meilleurs romans satiriques de la littérature.
Extraits de presse
De l’humour absurde tchèque dans La Liberté
«Un condamné à mort trop malade pour être exécuté. Un homme aux prothèses et aux greffes issues de tant de matériaux différents qu’il doit payer des droits de douane insensés pour pouvoir passer la frontière. Un censeur qui finit par se censurer lui-même, preuve de son impartialité (ou de sa folie). Les paraboles racontées par Jaroslav Hasek sont des petits bijoux de cynisme et d’humour grinçant. Réunies dans Le Guide du “rien” et autres histoires, ces nouvelles disent au contraire beaucoup des injustices de la société… bien qu’elles datent d’il y a environ 100 ans. L’auteur tchèque, contemporain de Kafka, n’épargne ni l’Église, ni les journalistes, ni les experts, ni les soudards, ni les bonnes gens, ni le pouvoir. Il s’attaque aux différences de castes, au mépris des nantis pour les plus pauvres. L’absurdité éclate à chaque page quand ce n’est pas la bêtise qui lui vole la vedette. On croirait partager une bière avec cette figure de la littérature. On l’écoute nous conter ces fables d’autrefois dont la morale est toujours la même: il vaut certainement mieux en rire.
Deux variantes de l’humour tchèque dans Le Temps
«Cotemporains de Kafka, Jaroslav Hašek et Karel Čapek cultivent tous deux le sens de l’absurde et l’ironie typique de cette Europe centrale que célèbre Kundera. Tous deux meurent jeunes, avant qu’éclate la Seconde Guerre, conscients que leur monde va disparaître. Cet écroulement, ils le vivent et l’affrontent de manière très différente, l’un dans l’humour baroque, l’autre en finesse – par le verbe et le dessin.» – Isabelle Rüf
Le guide du «RIEN», de Jaroslav Hašek dans QWERTZ, RTS
«Mordant avec jubilation dans les rigidités des ordres ecclésiastiques, policiers ou politiques, Hašek joue en virtuose des formes littéraires et des logiques absurdes pour faire jaillir le grotesque d’une société bourgeoise confite dans sa vanité. Magistral.» – Nicolas Julliard