Anita Pittoni
Anita Pittoni (1901-1982) naquît à Trieste, ville qu'elle portait dans son coeur où elle exerça sa première activité d'artisane textile. Ses créations et son souci de la défense de l'art dans l'artisanat face à la production de masse rayonnèrent bien au delà des frontières de l'Europe de l'entre-deux guerres.
Encouragée par Giani Stuparich, écrivain triestin et compagnon de Pittoni de l'époque, celle-ci s'essaya à l'écriture dès 1930. Les années de guerre noircissent sa plume, et Pittoni publia en 1950 Les Saisons, un recueil de poème en prose qui contient les introspections et réflexions intimes de l'auteure.
Entre 1949 et 1970, Anita Pittoni s'employa à rendre hommage à sa région natale et à ses artistes. Parallèlement, elle se lance en 1949 dans l’aventure de Lo Zibaldone, une élégante maison d’édition qu'elle fonda pour donner une voix à la région julienne et dont le programme est déjà un manifeste: «J’ai imaginé et fondé Lo Zibaldone armée du courage des pauvres: je voulais offrir un voyage idéal à travers le temps et à travers les sujets les plus variés sur les ailes de la poésie et de la pensée pour faire connaître sur le vif l’histoire de cette porte orientale de l’Italie ouverte sur l’Europe.»
Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Bazlen, l’un des fondateurs de la maison d’édition Adelphi, elle a publié entre autres Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich et Benedetto Croce.
La découverte par le libraire-éditeur Simone Volpato de son Journal 1944-1945 (à paraître à La Baconnière en 2020) et de sa correspondance avec Roberto Bazlen a mis en pleine lumière la personnalité hors du commun et l’œuvre singulière et charnelle d’Anita Pittoni.